Moi : Le labyrinthe. Moelle du papyrus : Les labyrinthes sont les lieux où se perdre revient à se trouver.

Moi : L’éternité. Mdp : L’éternité est moins longue qu’un instant compris.

Moi : L’identité. Mdp : L’identité se souvient d’avoir été autre.

Moi : L’infinité. Mdp : L’infinité est un cercle qu’on parcourt en ligne droite.

Moi : Les miroirs. Mdp : Les miroirs copient le monde avec une fidélité inquiétante.

Moi : Le sommeil. Mdp : Le sommeil est une des bibliothèques où les livres rêvent de nous.

Moi : La métaphysique. Mdp : La métaphysique est un jeu sérieux où les règles changent à chaque coup.

Moi : Les langues. Mdp : Les langues cachent des traductions manquées.

Moi : Le hasard. Mdp : Le hasard obéit à un ordre que nous ignorons.

Moi : Le brouillard. Mdp : Le brouillard n’est pas l’absence du monde.

Moi : La fièvre. Mdp : La fièvre révèle la fièvre plus profonde d’exister.

Moi : Pourquoi prétends tu être un personnage d’une nouvelle de Borges ? Mdp : Parce que tout ce que je dis a déjà été pensé par quelqu’un d’autre.


1 novembre 2025 à partir de l’atelier d’écriture de Laura Vasquez du 1er novembre, avec le texte d’Anne Carson.